Je me
souviens d'un passage, lorsque j'écrivais encore le premier jet de
Palum, qu'après relecture je détestais. Je voulais quelque chose de
fort en émotion, mais je n'arrivais qu'à du surfait un peu pathos.
J'ai relu, tranché dans les adverbes, fouillé dans les synonymes...
rien n'y faisait.
Les
jours sont passés, chaque fois je retentais ma chance et
systématiquement le résultat était le même. Je n'obtenais pas ce
que je voulais et ce passage commençait à sérieusement m’agacer.
Alors
j'ai tout effacé et j'ai attendu. Dans ma tête je me suis jouée et
rejouée la scène, je me suis mise à la place de cette femme, j'ai
mis ma fille à la place de la sienne et lorsque les émotions me
sont venues, j'ai écris.
Les
mots coulaient tous seuls, ça n'était pas parfait, mais je sentais
que c'était vrai. Lorsque j'ai eu fini, j'ai inspiré un bon coup et
séché mes larmes. Il m'a fallu un temps avant que le malaise ne se
dissipe. Un temps pour ressortir du livre. Et deux jours plus tard,
lorsque j'ai corrigé ce passage, j'avais encore cette envie de me
lover sous la couette pour qu'on vienne me faire un câlin.
On ne
peut pas être sûr que le lecteur rira ou pleurera en nous lisant.
Mais si on rit ou pleure en l'écrivant alors la magie aura opéré
au moins une fois.
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